Les étapes de la fabrication d’un jeu artisanal : point de vue d’une feuille de papier

Je suis une matière papier, un papier d’art façonné avec soin. Parfois, je suis un papier permanent avec réserve alcaline conforme à la norme ISO 9706, parfois un papier artisanal français de chanvre et de lin, ou encore un papier japonais aux fibres nobles de mûrier. Je peux également naître papier Ingres, papier vélin ou papier vergé, chacun portant en lui une histoire, une tradition et l’empreinte du savoir-faire des artisans d’art.

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Sous leurs mains expertes, je deviens le support des émotions : le premier souffle d’une carte à offrir, d’une carte de vœux, d’une carte à jouer, d’une carte de jeu, d’une carte à collectionner, mais aussi d’un tarot de Marseille, d’un tarot divinatoire, d’un oracle de divination ou d’un oracle de cartomancie. Je peux accompagner vos tirages oui/non, vos tirages professionnels ou vos tirages de vie amoureuse, tout en étant témoin des jeux de cartes historiques, des jeux de bridge ou des jeux de poker. Parfois, je deviens un cadeau pour célébrer un événement, ou un cadeau pour les stars du poker.

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Mon voyage dans l’atelier

Dans l’atelier de l’artisan cartier, mon voyage commence. Je suis délicatement coupé au format, puis enduit pour accueillir des images de haute précision. Je me prépare à devenir un objet qui traverse le temps, un témoin du geste humain.

Vient ensuite l’instant où je glisse dans l’imprimante haute définition. Elle m’habille d’une robe de couleurs lumineuses, vibrantes et durables, grâce aux encres pigmentaires qui pénètrent mes fibres et prolongent ma vie.

Le collage et le séchage

L’artisan m’applique une colle naturelle et réversible, faite d’eau, de farine et d’amidon : une recette ancestrale, simple et respectueuse. 

Je suis alors contre-collé sur un carton plus épais et opaque, qui me donne force et stabilité.

Puis je repose entre des buvards, sous un poids qui maintient ma planéité.Au fil des heures, à mesure que l’humidité s’évapore, je me découvre une épaisseur et une solidité renforcée.

Une fois sec, on applique sur ma surface un savon bio, un peu à la façon d’une cire, travaillé à la pierre d’agate. Sous cette pression lente, mes fibres se tassent, s’aplatissent et s’entrelacent comme un feutre finement tissé.

Ma surface devient alors plus résistante et légèrement lustrée, prête à affronter les mains, les regards et le temps.

La transformation en cartes

Puis vient le moment de ma métamorphose. Je suis tranché en longues bandes, puis découpé en cartes selon le tracé exact des images.

Je deviens un ensemble ordonné et harmonieux. Chaque carte voit ses quatre coins soigneusement arrondis, geste qui évite l’usure et parachève l’élégance.

Enfin, je suis rassemblé, protégé et glissé dans une boîte : prêt à être manipulé, offert, admiré, consulté… ou même joué.

On pourrait croire que je suis né d’un simple geste, mais il faut environ trois heures pour me transformer en un jeu de 22 à 32 cartes, et plus de sept heures pour un jeu complet de 78 cartes.

Je suis le fruit d’un travail long et exigeant, guidé par la patience, la tradition et la passion d’un artisan d’art. Chaque fois que je prends vie, j’emporte avec moi une part de son cœur — et un peu de vos émotions.