Pierre d'Alboy  le tarologue passionné de nature sauvage l'origine de l'édition du Tarot de chamanes

Pierre d'Alboy le tarologue passionné de nature sauvage l'origine de l'édition du Tarot de chamanes

Une interview de Pierre D'alboy, tarologue et guide de haute montagne qui a initié cette première édition du Tarot des Chamanes

 


Bonjour Pierre,
Nous lançons ensemble cette première édition du Tarot des Chamanes! Quelle émotion!


Quand tu m’as contactée, j’ai tout de suite été touchée par le projet — la nature est pour moi un lieu de régénération, de vitalité et de sécurité.
Je crois profondément que le lien avec le vivant — les plantes, les animaux, les roches — nous nourrit spirituellement.

Ici la première édition du tarot des chamanes

 


1-Peux-tu te présenter en quelques mots à la communauté, et nous dire d’où vient ton lien si fort avec la nature ?



C’est simple : je pense avoir passé les trois quarts de ma vie dehors, au grand air, au contact de la nature.
Né au Sénégal, j’ai vécu jusqu’à mon adolescence au Laos, à Madagascar et dans le sud de la France, en vadrouillant et en explorant ces contrées grâce au scoutisme, ainsi qu’à un père chasseur et pêcheur. De retour en France, à Hyères et placé en pension, j’ai très vite passé mon temps libre à parcourir la région à pied, à vélo, à la voile ou en escaladant. Poussé par une énergie débordante, par la curiosité et par le bien-être que cela me procurait, j’ai découvert l’escalade dans les calanques de Marseille et l’alpinisme dans les Alpes du Sud. Ce fut une véritable révélation et l’origine de ma vocation de guide de haute montagne. Basé par la suite à Annecy et à Chamonix, je n’ai cessé d’arpenter ces sommets et ces paysages somptueux en toutes saisons. J’ai également pu mettre la nature au cœur de mon travail auprès de jeunes en difficulté, ou au cours de séminaires de team-building en entreprise.



2-La transmission du tarot
Ce Tarot des Chamanes est plutôt un oracle, que tu as reçu au cours de ton enseignement tarologique. On pourrait dire que c’est un peu comme un outil sacré transmis de maître à élève. Peux-tu nous raconter cette histoire, et comment tu as perçu cette transmission ?

 

Suite à un certain nombre de voyants rouges repérés sur ma route et à plusieurs épreuves, j’ai initié un long travail thérapeutique et de connaissance de soi.

Le déclic fut ma rencontre avec Marie-Antoinette Caddoux qui, à l’aide d’outils comme le tarot de Marseille, la numérologie et l’astrologie, a éclairé mon chemin. Grâce à son attention et à sa bienveillance, elle a contribué à bâtir l’homme que je suis devenu et m’a permis de rester en vie. Passionné et émerveillé par ces outils, j’ai reçu son enseignement durant de nombreuses années.

Enseignement qu’elle tenait de Tchalai*, dont elle fut l’élève la plus brillante et la plus assidue. À la suite du décès de Tchalai, Marie-Antoinette a hérité de la maquette du Tarot des Chamanes : des cartes photocopiées et bricolées, car elles n’avaient pas été éditées de son vivant. Ce n’est qu’après la mort de Marie-Antoinette que je me suis retrouvé en possession de ce jeu.

Il m’a fallu plus de dix ans pour prendre conscience de sa valeur, de sa justesse et de son importance, en l’observant, en lisant attentivement les explications, descriptions et sens donnés à chaque carte.

Une utilisation régulière m’a convaincu de sa qualité et a fait naître en moi le désir d’en faire bénéficier le plus grand nombre. Éditer ce tarot est aussi une façon de rendre hommage à mes maîtres.

Il m’aura fallu trois ans de démarches et de péripéties pour aboutir à son édition.

Cela a été possible grâce à ma rencontre avec toi, Agnès, et au partenariat fructueux qui en a découlé.

 

3. La montagne comme voie spirituelle
Tu es guide de haute montagne — un métier exigeant, mais aussi initiatique.
Pourquoi ce choix ? Et qu’est-ce que la montagne t’a enseigné sur toi-même ?
Y a-t-il eu un moment où la nature t’a donné une leçon que tu n’as jamais oubliée ?
Comment ta pratique physique et sportive a-t-elle ouvert la porte  l'intuition et à une dimension plus spirituelle ?

Après avoir pratiqué tous ces sports de montagne de façon presque compulsive, et parfois simplement pour rester vivant, j’ai ressenti le besoin de transmettre et de partager.

La pratique de l’alpinisme est initiatique, dans le sens où elle nous confronte à notre condition d’être humain. Elle nous pousse à nous mesurer aux éléments pour savoir et comprendre qui nous sommes, et pour renforcer notre corps, notre mental, notre détermination et notre courage. Toutefois, cette pratique n’est pas sans risques lorsqu’elle se fait dans l’isolement, sans avoir exploré sa part d’ombre ni interrogé ses motivations profondes, souvent liées à notre histoire familiale, sentimentale ou psychologique, plutôt qu’à la beauté de la nature, au plaisir de l’effort ou à l’arrivée au sommet.

La leçon est simple : en haute montagne, c’est souvent binaire. On se trouve, ou on se tue.

D’où la nécessité du lien : avec ses pairs, son père, sa famille, ses amis. Ces liens permettent des confrontations saines, des partages d’expérience, et parfois un accompagnement psychologique essentiel.

Peu à peu, cette sagesse née de l’expérience et de l’introspection ouvre le cœur. Elle permet l’observation et la contemplation de la nature, et favorise le partage.

J’ai alors commencé à me sentir relié à la nature dans toutes ses dimensions : humaine, animale, végétale, minérale.
Je respirais enfin. Car la spiritualité, c’est justement cette étincelle qui nous fait respirer et nous sentir vivants.

Le lien à la nature m’a maintenu en vie. Et il m’a rendu joyeux.

 

4. Le passage à l’accompagnement

Aujourd’hui, tu accompagnes des personnes dans leur cheminement intérieur.
Comment se déroule cet accompagnement ?
Travailles-tu autour de thématiques particulières — la confiance, les limites, la lignée, la transformation ?
Qu’observes-tu le plus souvent dans les blocages ou les prises de conscience de ceux que tu accompagnes ?

En lakota (tribu des Grandes Plaines, USA), « bienvenue » se dit mitakuye oyas’in, ce qui signifie : « nous sommes tous reliés ».La base de l’accompagnement est de faire émerger la conscience de notre humanité : nous sommes tous reliés à la Terre et aux autres, en interdépendance, c’est-à-dire que toute évolution personnelle contribue à la bonne marche du monde.Le travail évolutif, l’accompagnement que je propose, consiste donc à identifier et à se débarrasser de ses conditionnements, de ses dépendances héritées de son histoire intime, afin de construire sa propre colonne vertébrale. En somme, il s’agit de passer de la conscience d’enfant à la conscience d’adulte, et de créer une nouvelle histoire.
La puissance des cartes est telle qu’elle agit comme une représentation, un outil de développement personnel et collectif, et comme un véhicule de l’enseignement traditionnel. Il s’agit donc de contribuer humblement à la réintégration, dans notre vie présente, de nos talents, de notre potentiel peu ou mal utilisé, de nos connaissances enfouies et de la part sauvage de nous-mêmes (d’après Tchalai).Les gens viennent avec des interrogations, des inquiétudes, des situations financières, amoureuses, professionnelles ou familiales, pour trouver des pistes, des réponses, des éclaircissements. Ces situations correspondent en fait aux épreuves et aux joies traversées par tout être humain au cours de sa vie sur Terre.

5. Le Tarot des Chamanes dans ta pratique

Comment utilises-tu le Tarot des Chamanes dans tes séances ?
En quoi est-il différent du Tarot de Marseille ?
Qu’est-ce que ce Tarot t’apporte de plus qu’un Tarot de Marseille plus classique ?

Je l’utilise souvent en complément, ou en le combinant avec le Tarot de Marseille, pour donner au tirage une signification plus profonde, plus ancrée dans une tradition liée à la force qu’il transporte et à la valeur qu’il représente.
L’observation détaillée et la connaissance de la carte font partie intégrante de la consultation, en se référant aux différentes étapes de l’initiation chamanique.

Mais le Tarot de Marseille reste pour moi incontournable : il est le seul et unique tarot dont l’auteur est inconnu, et il est à la fois achevé et infini (cf. Tchalai).

 

6. Le quiz symbolique

Le jeu comprend deux suites d’actes : ceux du Prêtre et ceux du Guerrier.
Laquelle te parle le plus, et pourquoi ?
Et si tu devais choisir parmi les quatre niches écologiques — la steppe bouriate, l’Amazonie, le désert du Hoggar ou l’Océanie — dans laquelle te sentirais-tu le plus chamane ?

 

Ici, je reprends les propos de l’autrice : ce sont deux composantes de l’espèce humaine qui coexistent en nous, indissociables de notre évolution — la partie mystique et la partie guerrière — chacune comportant une partie d’apprentissage et une partie d’épanouissement. Il est donc difficile de choisir entre la main droite et la main gauche : dans le voyage de la vie, utilisons les deux au mieux.

Pour la niche écologique, j’ai un faible pour le désert du Hoggar : son immensité, sa beauté, sa sauvagerie, son silence, les gens qui y vivent ou le parcourent, et l’ingéniosité, l’adaptabilité et la force tranquille qu’il faut pour y vivre ou y survivre.
J’aime la puissance de ses montagnes de roche, la joie d’arriver à un oasis, la grandeur des palmiers et le goût des dates.

7. Lignée et enseignement

 

Rappelons que ce Tarot a été imaginé par Tchalaï et illustré par Sophie Leduvéhat en 1995. Le sens des cartes est profond, psychologique, initiatique, très bien décrit dans la notice qui accompagne le jeu. Le discours nous enseigne réellement quelque chose d’inédit.
Peux-tu nous présenter Tchalaï et les caractéristiques de sa lignée d’enseignement ?

Tchalaï Unger est une figure importante dans le monde du Tarot de Marseille, notamment grâce à sa contribution à une nouvelle approche qu’elle a nommée : la tarologique.

Sa notice de 1981, Le Tarot, Pourquoi, Comment, Jusqu’où ?, accompagnant l’Ancien Tarot de Marseille (le jeu de Paul Marteau, 1930), et rédigée pour Grimaud, sera diffusée à plus d’un million d’exemplaires dans le monde. Elle présente une approche à la fois originale et particulièrement novatrice du Tarot de Marseille.

Elle était également débordante d’activités : violoniste, critique musical, journaliste nationale (France Soir, Paris Match, Psychologies, entre autres) et internationale, spécialisée dans l’interview d’acteurs ou de réalisateurs, lectrice de scénarios.
Aujourd’hui, je m’inspire essentiellement de son enseignement, que j’ai reçu de son élève assidue et brillante, Marie-Antoinette Caddoux, et j’en vois à chaque consultation la pertinence et la justesse.

 

8. Ton accompagnement aujourd’hui

Tu fais un peu moins de haute montagne et davantage d’accompagnement.
Comment se déroule une séance avec toi — en présentiel, à distance ?
Associes-tu parfois montagne et coaching ?
Et penses-tu développer un accompagnement spécifique pour les sportifs ?

 

Je consulte tout simplement en présentiel sur Briançon, ou à distance par téléphone et/ou en visio via WhatsApp.Ma particularité est de proposer un accompagnement global dans lequel j’inclus une pratique sportive et méditative en montagne (mesurée et adaptée), en préalable à une consultation traditionnelle.
Celle-ci se voit enrichie par le lien et la proximité créés par la cordée en action.Je propose cette approche sous la forme d’une journée, d’un week-end ou d’un séjour de trois à quatre jours.Je développe également un accompagnement spécifique pour les sportifs compulsifs pratiquant des activités à risques.

 

9. Conclusion

Enfin, comment peut-on te contacter ou réserver une séance avec toi ?

Tout simplement :

sur mon site : tarot-guidanceintuitive.com

par téléphone : 06 85 66 02 56

par mail : pierre.dalboy@free.fr

 

Crédit photo: Isabelle Lefebvre

 

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